Exploration des effets de l’utilisation problématique d’Internet sur le sommeil des adolescents

Si le smartphone est devenue notre 3ème main connectée, son intégration aux quotidiens des adultes et des adolescents nécessite des règles et aménagements.

Les adolescents utilisent l’internet via plusieurs appareils pour recueillir des informations ou communiquer. Une étude transversale publiée il y a 10 ans (2014) menée auprès d’adolescents européens a montré que 92 % des jeunes âgés de 14 à 17 ans ont au moins un compte sur un réseau social et que 40 % d’entre eux passaient plus de deux heures par jour en ligne.

L’usage problématique d’Internet (UPI) est défini comme « 1/une préoccupation inadaptée à l’égard d’Internet qui se traduit par une utilisation irrésistible pendant des périodes plus longues que prévu, 2/une détresse significative associée à ce comportement 3/en l’absence d’autre pathologie de qui pourrait l’expliquer. »

Des études ont montré que l’usage problématique d’internet (UPI) est associé à l’anxiété, à une symptomatologie dépressive et un comportement agressif. En outre, l’utilisation prolongée d’internet peut entraîner des problèmes physiologiques (migraines, céphalées, dorsalgies).

Le sommeil, facteur clé du développement des adolescents, contribue à leur santé physique et mentale. Au cours des dernières décennies, le manque de sommeil chez les adolescents s’est largement répandu, dont l’un des facteurs explicatifs est la disponibilité accrue de la technologie. L’UPI est associée de manière significative à une diminution de la durée du sommeil.

Cette revue systématique de la littérature a examiné les preuves concernant l’impact de l’UPI sur le sommeil des adolescents au cours de la décade 2009-2020. Cette étude a été effectuée conformément aux directives PRISMA et concerne des sujets âgés de 10 à 19 ans.

Les 12 études retenues à partir des critères utilisés ont toutes montré une corrélation négative de l’UPI sur le sommeil à la fois du point de vue qualitatif et quantitatif associé au risque d’insomnies. Selon les études, le sexe de l’adolescent, le niveau d’éducation des parents, la structure familiale, le motif d’utilisation d’internet comme loisir (chat et les jeux en ligne) ou outil de travail (travail scolaire, mail), participaient aux conséquences de l’UPI sur le sommeil. Enfin l’attitude parentale rejetante ou étayante était associée à la présence ou non du risque de dépendance à internet.

Bibliographie

Exploring the Effects of Problematic Internet Use on Adolescent Sleep: A Systematic Review, Ioulia Kokka, et al. Int J Environ Res Public Health. 2021 Jan; 18(2): 760. doi: 10.3390/ijerph18020760