Sexualité

Évolution psycho-sociale chez les jeunes transgenres après 2 ans d’hormonothérapie

Chen D, Berona J, Chan YM et al. Psychosocial Functioning in Transgender Youth after 2 Years of Hormones. N Engl J Med 2023 ; 388 : 240-50. doi: 10.1056/NEJMoa2206297. PMID: 36652355.

La jeunesse transgenre et non-binaire représente 2 à 9 % des lycéens aux États-Unis. Beaucoup de jeunes transgenres et non binaires ont une dysphorie de genre et une détresse due à l’incongruence entre leur genre ressenti et leur phénotype externe. De plus en plus de ces jeunes reçoivent des soins médicaux pour soulager cette dysphorie de genre, notamment via la prescription d’agoniste de GnRH, ainsi que des hormones correspondant au genre désiré (testostérone ou œstrogènes) pour obtenir des caractères sexuels secondaires souhaités. L’objectif de ces traitements est de diminuer la dysphorie de genre en favorisant la congruence entre leur genre désiré et leur apparence physique.

L’étude s’intéresse à l’évolution psycho-sociale dans les 2 ans après l’introduction des hormones. 315 jeunes transgenres et non binaires, entre 12 et 20 ans (âge moyen 16 ans) ont été inclus. La majorité était transmaculine : 60,3 % (personne désignée fille à la naissance, qui s’identifie comme garçon). Ils ont répondu à différents tests validés (Transgender Congruence Scale, Beck Depression Inventory-II, Revised Children’s Manifest Anxiety Scale, Positif Affect and Life Satisfaction Measures from NIH) à l’inclusion, puis à 6, 12, 18, et 24 mois plus tard.

Les résultats de l’analyse multivariée indiquent des modifications significatives de tous les champs étudiés. Elle montre une amélioration de la congruence à l’apparence physique, une augmentation de l’optimisme, une meilleure satisfaction de vie et une diminution de la dépression et de l’anxiété. Certains participants rapportaient, malgré les hormones, des taux importants de dépression et d’anxiété, et des taux faibles d’optimisme et de satisfaction de vie.

À noter que cette étude manque de groupe comparatif pour pouvoir établir une causalité. Le suivi de cette cohorte est en cours pour avoir des résultats à plus long terme.