Le protoxyde d’azote est utilisé depuis plus de deux siècles pour un usage récréatif, mais ces dernières années celui-ci est devenu encore plus populaire. La majorité de ses consommateurs ne connaissent pas les risques qui y sont associés pourtant ceux-là sont bien réels et parfois irréversibles.
Lundi 17 juin 2024, ce sont près de 30 tonnes de protoxyde d’azote qui ont été saisies en Île-de-France suite à l’interpellation de 6 trafiquants vendant ce gaz considéré comme une drogue à des particuliers s’en servant de manière récréative. Une affaire rappelant que le protoxyde d’azote est au cœur d’un marché noir particulièrement lucratif au sein duquel le consommateur a tout à perdre.
Protoxyde d’azote : un gaz populaire, mais dangereux
L’utilisation du protoxyde d’azote a augmenté ces dernières années, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes (les 18-25 ans). 3,2 % d’entre eux en consomment régulièrement selon Santé publique France et ils sont 13,7 % à l’avoir déjà expérimenté. Celui-ci est souvent consommé avec des ballons remplis de ce gaz aux propriétés hilarantes recherchées par ses utilisateurs.
Ils sont nombreux à ne pas être conscients des dangers associés à la consommation de protoxyde d’azote. Celui-ci présente des risques dès la première utilisation comme l’asphyxie, la perte de connaissance, la brûlure par le froid, des vertiges ou un accident en cas de conduite.
Des risques pour la santé amplifiés par utilisation répétée
Mais les dangers les plus sérieux se présentent lors d’utilisations répétées. Une addiction peut se créer et d’autres problèmes graves et parfois irréversibles peuvent se présenter. Les utilisateurs de protoxyde d’azote s’exposent à des atteintes neurologiques et neuromusculaires qui se traduisent notamment par des douleurs, une incontinence, des troubles psychiatriques, des atteintes cardiaques, des troubles de la fertilité voire même à une paralysie.
Des restrictions difficiles à mettre en place
Malgré la menace sanitaire qu’il représente, ce gaz reste aisément accessible car celui-ci doit pouvoir être vendu pour son usage régulier, il est notamment beaucoup utilisé par les industriels et dans le domaine médical en tant qu’anesthésique et analgésique. Face à ce besoin important, il est complexe de mener des politiques de restriction de ce produit. En France, les dernières lois encadrant son achat interdisent sa vente aux particuliers majeures et mineures.
Cependant, il est toujours possible d’en acheter des bonbonnes pour une utilisation professionnelle puis de s’en servir de manière détournée. Pour compléter cette politique de restriction partielle, une campagne de sensibilisation a été lancée en novembre 2023 pour alerter le grand public sur les dangers de cette substance.